Le peintre Leo SCHNUG
Leo Schnug naît à Strasbourg en 1878 d'un père originaire de la région de Trêves en Allemagne et d´une mère alsacienne originaire de Lampertheim, Marie Lobstein. Son père perd la raison et est interné à Stephansfeld en 1880, sa sœur meurt à l'âge de 6 ans et Leo se retrouve seul avec sa mère. Il a une réelle passion pour le dessin et suit les cours à l'école des arts décoratifs de Strasbourg à une période où l'art nouveau déferle à l'époque dans toute l'Europe ainsi qu'aux États-Unis. Il approfondit ses études à Munich où il y fait la connaissance d'Henri Loux et fera aussi des séjours à Vienne. En 1897 il expose pour la première fois ses œuvres à l'Hôtel de ville de Strasbourg et rencontre tout de suite le succès. La "Revue Alsacienne Illustrée" fondée par Spindler en 1898 est illustrée pendant plus de 10 ans par Schnug qui intègre le Groupe Saint Léonard et sa notoriété se confirme. Il réalise des fresques monumentales sur des façades à Vienne ou Munich, dans des restaurants, fait des motifs pour des cartes postales, dessine des costumes pour le théâtre et pour l´armée… Les travaux les plus remarqués et les plus célèbres restent ceux qu'il réalisa pour le Haut-Koenigsbourg en 1911 et 1912 : Guillaume II l'honorera d'une décoration pour le remercier de son magnifique travail. Un incident affectera gravement ce chantier : Leo Schnug blessera mortellement l'un de ses assistants. Ayant un penchant sérieux pour l'alcool depuis l'âge de 17 ans, il est connu pour ses beuveries et cela va ternir sa réputation. Il est interné en 1918 une première fois au Stephansfeld. Après-guerre la plupart de ses amis éditeurs ou artistes allemands sont expulsés ou retournent en Allemagne. Une période douloureuse débute pour lui car de plus son style est considéré comme vieillot dans le nouveau Strasbourg français. C´est l´époque de la déchéance : il peint pour pouvoir se payer à boire, devient colérique et son état mental s´aggrave. Il est de nouveau enfermé en 1921 au Stephansfeld et y décède le 15 décembre 1933. Il est enterré dans la tombe de sa mère à Lampertheim où ses obsèques furent grandioses.
"Der von Tierstein"
Dans la montée du grand escalier de la mairie de Lampertheim, se trouve une œuvre du peintre Leo Schnug : « Der von Tierstein ». Cette grande huile sur toile, achetée par la commune en 1987, a été réalisée en 1911, à l'époque où Schnug travaillait sur la réalisation des fresques du château du Haut-Koenigsbourg, tout juste restauré par la volonté de l'empereur Guillaume II d'Allemagne. La toile, exécutée dans le style des miniatures médiévales et de son travail du moment au château, met en scène un tournoi de chevaliers. En surplomb de la scène, quatre nobles dames richement vêtues, accoudées à un balcon, observent et encouragent les combattants. Les femmes sont un thème assez rare dans l'œuvre du peintre pour que leur présence soit soulignée. A leurs pieds, deux chevaliers en armure s'affrontent sur des chevaux caparaçonnés. Celui de droite, « Der von Tierstein », est probablement Oswald ou son frère Guillaume von Tierstein, ancien conseiller de l'empereur Guillaume III de Bavière. Il a obtenu le château en 1479, douze ans après sa destruction par une coalition de Strasbourg, Colmar et Bâle pour en chasser les brigands qui y avaient élu domicile et qui terrorisaient la région. Les Tierstein le reconstruisent, l'améliorent et l'adaptent notamment à l'utilisation de l'artillerie. En 1517, le dernier des Tierstein meurt sans héritier et criblé de dettes : le château est racheté par l'empereur Maximilien Ier de Habsbourg. Pillé par les Suédois en 1633 lors de la guerre de Trente Ans, il a été abandonné en ruines pendant deux siècles et demi avant de devenir possession de la Ville de Sélestat en 1864. Pour se débarrasser de la ruine, la Ville l'offre en cadeau à l'empereur Guillaume II en 1899. Bien décidé à en tirer parti, l'empereur imagine d'en faire le symbole de la présence germanique en Alsace et tente d'attacher son nom à la glorieuse histoire de ses prédécesseurs. La restauration du château est le plus grand chantier culturel du Reich à l'époque et bénéficie des technologies les plus modernes. Il est inauguré en grandes pompes, sous une pluie torrentielle, en 1908, avant que Leo Schnug, peintre surdoué âgé d'une trentaine d'années à peine, seul artiste alsacien du chantier, soit choisi pour réaliser les fresques de la salle d'apparat et de la salle dite « des trophées ». C'est le traité de Versailles, en 1919, qui fait passer le Haut-Koenigsbourg entre les mains de la France. En 1977, le jeune artiste canadien John Howe, originaire de Vancouver, vient faire ses études à l'Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg. Passionné par le Moyen Âge, il visite le Haut-Koenigsbourg et tombe immédiatement amoureux du travail de Leo Schnug, dont la technique et les thèmes l'impressionnent fortement. Devenu illustrateur, il se spécialise dans l'œuvre de Tolkien, à laquelle il impose son esthétique médiévale-fantastique. Le réalisateur néo-zélandais Peter Jackson a tout naturellement fait appel à John Howe en lui demandant d'assumer le rôle de directeur artistique sur la trilogie du « Seigneur des anneaux » et du « Hobbit». Sur son site personnel, John Howe rend un hommage ému à l'œuvre de Leo Schnug, dont le style, qui l'a toujours inspiré, préfigure la bande dessinée.
Hofname
L'histoire du village
L'ancien blason de la commune : le sablier qui symbolise la possibilité de changer le cours des choses
C'est essentiellement grâce au travail de recherche approfondi et sérieux mené par l'équipe municipale de notre localité en 1996 sous la houlette du maire de l'époque Monsieur Albert RITTER, que nous avons pu rassembler des informations sur l'histoire de notre village afin de vous présenter aujourd'hui Lampertheim.
Les origines de notre village remontent très loin. Des vestiges datant du néolithique ont été découverts au lieudit Bornecker près du Michelsberg, toujours dans le secteur et des éléments témoignent de la présence de population à l'époque romaine.
Tout récemment des fouilles réalisées sur le chantier SAS 3B du lotissement « Les coteaux du Kolsenbach » ont mis à jour des fours à céramiques.
En 800 la localité est connue sous le nom de Lancpartehim et fait partie des possessions des contes de Nordau.
En 1190 une partie de l'actuelle commune est rattachée à l'Abbaye de Honau. Allusion est faite aussi à Agnès de Lampertheim, Abbesse du Monastère de Königsbruck.
A partir de 1202 on découvre une lignée de Von Lampertheim dont on perd la trace en 1567.
Par ailleurs, on sait que le village a fait partie du patrimoine des seigneurs d'Ettendorf.
En 1337, durant la guerre de 100 ans, le village vécu sous l’emprise anglaise. Puis en 1618, pendant la guerre de 30 ans, il connu le chaos.
Peu après en 1678, Lampertheim se retrouva enfouit sous les cendres, lorsque le Maréchal Crequi brûla le village sous les ordres de Louis XIV.
Au fil des successions il fini par être en possession de l'Evêché de Strasbourg jusqu'à la Révolution puis cette commune essentiellement agricole connait un développement régulier (de 1800 à 1900 la population est passée de 718 habitants à 869).
Pour finir, la localité fut envahie par les troupes allemandes en 1815. Ces événements n’empêchèrent en aucun cas l‘évolution de notre village, et même y contribuèrent.
La mairie dans les années 1900
À la fin du XIX° siècle, le développement engendré par la révolution industrielle poussa les habitants à aller travailler sur Strasbourg, en tant qu’ouvrier et cheminot.
C’est ainsi qu’en 1932 Lampertheim se découvre une vocation résidentielle. Les habitations vont se développer autour des nombreuses fermes à colombage, de l’Église protestante, catholique et de la Mairie.
La commune de Lampertheim a toujours vécu de l’agriculture (maïs, colza, betterave…), ce qui a permit au village de rester indépendant et de développer l’artisanat.
La culture de l’asperge, introduite dans la région en 1902, fait aujourd’hui la renommée de l’agriculture locale.